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TYPE DE SUPPORT : ARTICLE   |   CATÉGORIE : DANS LA PRESSE

AUTEUR : Patrick Bignon

DATE : 4 septembre 2020

SUPPORT : L'Agefi Actifs

Adapter les politiques de rémunération à la crise

Article de Patrick Bignon, associé et Virginie Vellut, expert-comptable et commissaire aux comptes, à propos de l’adaptation des politiques de rémunération à la crise, dans L’Agefi Actifs.

Adapter les politiques de rémunération des collaborateurs aux aléas de la crise

Pour les professions réglementées du droit et du chiffre, la crise sans précédent que nous connaissons actuellement ne sera pas sans conséquences sur les rémunérations des collaborateurs non associés. C’est pourquoi il convient de réfléchir aux moyens d’adapter ses pratiques de rétribution et d’identifier de nouveaux leviers de motivation des collaborateurs

Les conséquences économiques de la crise sanitaire affectent désormais l’ensemble des professions réglementées du droit et du chiffre, même si les répercussions diffèrent selon les métiers et le positionnement de chaque structure, ses activités dominantes et la typologie de ses clients. Alors que la reprise a été très variable selon les secteurs économiques après le déconfinement, c’est la crainte d’une récession économique assez généralisée qui se profile aujourd’hui. Au final, la plupart des cabinets anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires en 2020, et s’interrogent sur les perspectives de reprise en 2021.

Plusieurs facteurs à prendre en compte

Dans ce contexte, plusieurs facteurs vont avoir un impact concomitant sur les politiques de rémunération des collaborateurs non associés, qu’il s’agisse de salaires ou de rétrocessions.

À commencer par le niveau de rémunération des associés qui va baisser du fait de l’adoption – par nécessité ou par précaution – de mesures de report du profit distribuable. Le fait que ces derniers pensent que leurs revenus vont diminuer aura nécessairement des conséquences sur la rétribution des collaborateurs.

En parallèle, la crise a bien souvent contribué à créer ou accentuer le déséquilibre entre les différentes activités au sein des cabinets. Certains praticiens ont eu beaucoup de travail – comme en droit social, en droit bancaire ou en restructurations, par exemple – quand d’autres ont vu l’essentiel de leur activité péricliter – sur l’activité transactionnelle, notamment. Les associés dirigeants vont devoir tenir compte de cette situation qui risque de s’inscrire dans la durée, menaçant l’équilibre antérieur et la cohésion des équipes.

Changer les pratiques de rémunération 

Autant de facteurs qui, en matière de politique de rémunération des collaborateurs, tendent à remettre en cause certaines pratiques antérieures. C’est le cas de l’octroi des augmentations à l’ancienneté, dont le caractère automatique risque d’être abandonné, au profit d’une plus grande individualisation des rémunérations en fonction de la contribution de chacun au développement de l’activité. Dans le même temps, la tendance à plafonner la rémunération des collaborateurs les plus expérimentés devrait s’accentuer, et il est très probable que l’on observe une pause dans l’attribution des augmentations annuelles des plus jeunes.

Les associés vont donc devoir adapter leurs pratiques de valorisation des collaborateurs – des plus juniors aux plus seniors – par des systèmes de bonus individuels, mais aussi et surtout, par d’autres formes de gratifications, telles que le bénéfice du télétravail ou de formations. Il est important de trouver de nouveaux leviers de motivation et de fidélisation pour compenser la stagnation ou l’éventuelle baisse des rémunérations. Et ainsi préserver l’attractivité de son offre employeur.

Ne pas sacrifier le collectif 

Mais il faut également réussir à concilier cette tendance à l’individualisation des rémunérations avec la préservation du collectif. Car lorsque les temps sont difficiles, il faut, plus que jamais, que tout le monde soit sur le pont. À l’heure de « l’entreprise citoyenne », de « la société à mission » et de la montée en puissance des attentes des collaborateurs en termes d’équilibre de vie, d’engagement citoyen et de participation à un projet qui fait sens, c’est certainement le bon moment pour réfléchir à de nouveaux systèmes de partage et de travail collectif. Il faudra faire preuve d’imagination, même avec des moyens limités. Il faudra être attractif tout en restant réaliste, afin d’assurer la pérennité de l’entreprise.

L’article est disponible sur L’Agefi Actifs.