« Je ne sais pas si j’ai envie d’être associé. » Combien de fois, au cours des dernières années, ai-je entendu cette remarque de la part de collaborateurs, expérimentés ou non ?

L’association ne ferait plus rêver, ou la barre pour exercer pleinement ce rôle serait désormais trop haute. De fait, être associé aujourd’hui peut paraître moins facile.  Comme tout dirigeant d’entreprise, l’associé doit posséder davantage de cordes à son arc que par le passé, et toutes ne sont pas faciles à maîtriser. 

Ce sont pourtant les multiples contributions possibles d’un associé au développement de son entreprise qui font la richesse de ce rôle, et elles devraient susciter davantage de vocations que de doutes. 

Pour être associé aujourd’hui, il faut tout d’abord démontrer que l’on apporte de la valeur à ses clients, y compris les clients internes que sont les autres associés, en étant et en restant le plus pertinent possible dans son métier.

Cette qualité de service est un prérequis non négociable. Mais elle doit se doubler d’une capacité à contribuer au développement de son organisation et de ses clients. Cette dimension entrepreneuriale s’avère plus que jamais nécessaire à une époque où la concurrence se fait de plus en plus forte. Trop d’avocats pensent encore que les activités de développement et de marketing relèvent d’autres personnes. Or aujourd’hui, tous les associés doivent contribuer au développement de leur organisation et à ses équilibres économiques. Permettre à son entreprise de couvrir ses besoins en capital pour financer notamment ses investissements, comme la croissance externe ou les outils de la transformation numérique, fait partie de la contribution attendue.   

Pour être associé aujourd’hui, il faut savoir faire preuve de qualités de leadership en intégrant les nouveaux ressorts de la motivation des collaborateurs pour bien recruter, mieux fidéliser, renforcer et valoriser leur engagement, au moment même où la relation au travail est en train de changer.

En tant qu’acteur et membre d’un collectif, l’associé doit aussi contribuer, au-delà de l’exercice de son métier, à de nombreuses tâches de gestion de la structure, nécessaires à son bon développement et sa valorisation à plus long terme. 

Enfin, l’associé se doit également d’être, par ses comportements, l’ambassadeur des valeurs et de la culture de son organisation. 

Réussir dans chacune de ces dimensions est exigeant, et ces qualités et compétences ne s’acquièrent d’ailleurs que progressivement. On n’attend pas d’un jeune associé les mêmes contributions et performances que d’un associé plus senior. 

Au-delà de ses multiples dimensions : – « chef d’orchestre », « manager d’équipe, « conseil » et « expert » –, le rôle d’associé prend une dimension plus en plus entrepreneuriale avec l’évolution de la taille des structures, rapprochant ainsi les entreprises de services intellectuels des autres entreprises. 

L’associé expert et conseil, entrepreneur et coach, est sans aucun doute un rôle plus exigeant, mais aussi plus riche, varié et enthousiasmant pour sa vie professionnelle. Et c’est aux managements des sociétés de services professionnel qu’il appartient de bien clarifier leurs attentes à cet égard et de donner envie à leurs collaborateurs de devenir associé.