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TYPE DE SUPPORT : ARTICLE   |   CATÉGORIE : EN BREF

AUTEUR : Patrick Bignon

DATE : 2 février 2022

Inflation : faut-il reporter la hausse des prix sur le client ?

Avec le retour de l’inflation, et alors que les économistes semblent s’accorder sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un phénomène conjoncturel mais d’une tendance de fond amenée à se poursuivre, une réflexion s’impose sur le report de cette hausse générale des prix sur la facturation clients.

L’inflation a d’ores et déjà entraîné des tensions sur les rémunérations et donné lieu à des négociations de salaire à la hausse dans de nombreuses branches, avec des augmentations de rattrapage de l’ordre de 2 à 3% et une clause de revoyure en 2022. Dans la mesure où la bataille des talents bat son plein sur le secteur juridique comme ailleurs, il apparaît périlleux de ne pas envisager sérieusement des hausses de rémunération pour ses équipes. En parallèle, il reste indispensable de continuer à investir dans les outils numériques qui permettent de travailler et de communiquer de façon plus efficace, ainsi que dans les fonctions supports qui accompagnent et facilitent le développement de l’activité.

Sans augmentation de ses prix, il est difficile de financer une hausse des rémunérations tout en préservant sa capacité à s’acquitter de l’ensemble de ses dépenses courantes et d’investissement. Et ce, même si la baisse de certaines charges – réduction des dépenses de voyages, des dépenses d’évènements, des surfaces des locaux et des charges locatives – contribue à améliorer la trésorerie.

Faut-il alors dans les professions réglementées non soumises à un tarif augmenter les prix de tous leurs services ? 

Non. Les prestations les plus standards et les services et les offres sur lesquels la concurrence est la plus forte sont à exclure. Pour ce type de prestations, il faut avant tout chercher à optimiser les process de production pour gagner en efficacité, faire baisser le prix de revient et améliorer la marge. Tout en gardant un œil sur ce que font ses concurrents pour savoir s’ils augmentent leurs prix ou pas, afin de rester aligné sur les tarifs du marché.

Il est en revanche possible d’augmenter le prix d’une prestation quand on peut démontrer une meilleure valeur ajoutée ou un meilleur service client. 

Il est en effet plus facile de justifier une hausse de prix quand il y a une montée en gamme. L’augmentation des prix doit donc viser en priorité les prestations sur mesure sur son segment de marché. La question doit alors être étudiée au cas par cas, en évaluant la sensibilité au prix de chaque prestation, sachant qu’il plus facile d’opérer une hausse de prix sur un marché moins concurrentiel, et que la crise n’a pas eu le même impact sur tous les secteurs d’activité et tous les acteurs du marché.

Enfin, cette réflexion sur l’augmentation des prix doit aussi prendre en compte les problématiques plus larges que sont la productivité et la rentabilité, la formation et la montée en compétences, la croissance sur de nouveaux territoires et de nouveaux besoins.