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TYPE DE SUPPORT : ARTICLE   |   CATÉGORIE : DANS LA PRESSE

AUTEUR : Patrick Bignon

DATE : 15 avril 2020

SUPPORT : Les Affiches Parisiennes

Les Affiches Parisiennes – Chroniques de Confinement : Le temps de l’anticipation

Article de Patrick Bignon, associé, sur l’après confinement et ce qui va changer pour les acteurs du monde juridique, dans Les Affiches Parisiennes.

Le temps de confinement imposé à tous les acteurs du monde juridique est un temps propice pour mener une réflexion sur ce qui doit être fait pour préparer l’après confinement et ce qui va changer pour les acteurs du monde juridique demain.

Difficile de penser que tout va repartir comme avant !

Une chose est sûre, c’est le grand flou. La somme des incertitudes est très élevée : quelle sera la date de fin de confinement en France ? A quel rythme l’activité pourra-t-elle reprendre ? A quel rythme vont reprendre les échanges internationaux ? Voilà quelques exemples de questions que se posent les managements des professions juridiques. D’ores et déjà, on peut imaginer que l’impact de cette crise globale sans précédent sur le chiffre d’affaires de nombreuses organisations juridiques sera violent. Des discussions que j’ai pu avoir avec mes clients et contacts, certains tablent déjà sur une perte de deux à trois mois de chiffre d’affaires voire plus pour 2020.

Bien entendu, selon les structures et leurs domaines d’intervention, cet impact sera plus ou moins fort. Cela étant, pour toutes les structures françaises ou internationales il sera sans aucun doute très significatif.

Dans un tel contexte, que peut-on faire ?

La première priorité vu l’ampleur de cette crise est de tout faire pour assurer la pérennité de son entreprise en préservant ses capacités de production.

Prendre des mesures de sauvegarde :

Dans les crises, quelle quel soit, la gestion du « cash » est essentielle ; certaines actions doivent être mises en œuvre très rapidement pour tenir le plus longtemps possible et notamment :

Diminuer les versements mensuels des associés :

D’ores et déjà, des cabinets que je connais ont réduit de 10 à 30% ces versements.
Renégocier le coût de location de ses locaux, sachant que c’est un des postes importants dans les coûts fixes des structures juridiques.

Les clients le font, pourquoi les cabinets ne le feraient pas ?

Passer à la paille de fer les postes de dépenses qui peuvent être remises en cause.

Voir dans les effectifs salariés ceux qui peuvent être mis au chômage partiel indemnisé pendant la période de confinement.

Négocier le report des échéances de ses éventuels emprunts…

Mesurer sa trésorerie disponible.

Bien entendu, toutes ces mesures doivent s’appuyer sur une prévision de trésorerie pour les mois à venir afin d’apprécier son besoin en fond de roulement mensuel pour payer ses coûts directs et indirects en ce compris les versements mensuels à ses associés.

Cette prévision intégrera une analyse des rentrées de « cash » potentielles :

– encaissements à venir sur les factures non payées ;

– travaux en cours non facturés ;

– nouveaux dossiers à venir…

Cette dernière analyse doit être faite de manière réaliste sachant que certains clients vont chercher à retarder leur paiement ou seront en difficulté pour honorer leurs engagements.

Estimer son chiffre d’affaires et sa marge 2020.

Même si les prévisions de chiffre d’affaires et de marge sont moins faciles à réaliser que les prévisions de trésorerie, il faut tout de même faire cet exercice en prenant en compte plusieurs hypothèses.

C’est le moyen le plus objectif pour faire prendre conscience à ses associés la situation et justifier les décisions les plus difficiles qu’il faudrait prendre.

La deuxième priorité consiste à mobiliser l’ensemble de ses ressources pour aider ses clients à affronter la crise et les accompagner dans ces moments plus que difficiles.

C’est le moment de démontrer sa capacité à réagir et à s’adapter rapidement aux besoins de ses clients, en conseil comme en contentieux, à être disponible quand ils rencontrent des difficultés – ou subissent des pressions internes comme cela peut-être le cas dans les directions juridiques.

Objectifs : se préparer dès maintenant à l’après en concevant et proposant des offres de services adaptées au contexte très particulier d’un redémarrage. C’est aussi l’occasion de préparer un éventuel redéploiement de ses ressources internes et la répartition des dossiers, en réorientant les ressources des départements qui connaitront à la sortie de crise une baisse d’activité vers ceux qui sont plus en demande.

Il est très important pour cela de pouvoir compter sur la cohésion et la solidarité entre les associés. La crise doit les encourager à se mettre encore plus au service de leur entreprise pour réussir à passer cette crise et à dépasser les tensions qui peuvent surgir du fait de la brutale baisse de facturation que certains d’entre eux vont enregistrer.

En résumé, cette crise est un moment de vérité pour les organisations juridiques. Elle va révéler leurs forces et leurs faiblesses.

Celles qui résisteront le mieux seront celles qui s’appuieront sur quelques fondamentaux :

– la force de leur marque,

– la solidité de leur partnership via la solidarité entre associés,

– l’engagement de leurs équipes,

– la qualité de leur relation avec leurs clients.

L’article est disponible en intégralité dans Les Affiches Parisiennes.