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TYPE DE SUPPORT : ARTICLE   |   CATÉGORIE : CHRONIQUES

AUTEUR : Patrick Bignon

DATE : 1 juillet 2020

Investir pour rebondir

Voir plus loin, parier sur l’avenir. Tel est l’objectif à privilégier en dépit des temps difficiles.

La période que nous vivons est inédite et il est difficile pour les professions juridiques de faire comme si rien ne s’était passé. Plusieurs options s’offrent désormais aux professionnels du droit. La première consiste à penser que tout reviendra comme avant… Mais c’est impossible car certaines tendances antérieures à la crise ont été amplifiées et vont devoir être intégrées dans les « business models ».

Demain est un autre jour

À commencer par l’intensification des usages et des outils numériques qui se traduit notamment par le déploiement ou le développement des applications de travail collaboratif, afin de faciliter les échanges et le travail à distance, l’automatisation des processus métier, pour résister à la pression sur les prix, ou le développement de l’e-commerce et des offres de services en ligne. De même, les actions en faveur de la protection de l’environnement, de la formation ou de la parité au sein des entreprises ne peuvent plus aujourd’hui être ignorées ou remisées à plus tard.

Quant aux clients, soumis à d’énormes pressions financières et tenus de se transformer eux-mêmes pour rester dans la course, ils vont avoir de nouvelles attentes à l’égard de leurs prestataires et les acteurs juridiques vont devoir plus que jamais démontrer leur efficacité dans la production de services ainsi que leur créativité et la valeur ajoutée de leur offre de prestations.

Investir pour se donner toutes les chances 

Autre attitude que les professionnels du droit peuvent être tentés d’adopter : réduire la voilure et attendre. Envisageable sur un court terme, cette option est en revanche totalement inefficace et périlleuse dans la durée car, si « elle calme la douleur, elle ne guérit pas ».

La seule option efficace et pérenne consiste à investir pour rebondir, en adaptant son offre aux nouvelles attentes des clients et en adoptant une attitude plus offensive. Car si une crise entraîne indiscutablement des difficultés, elle crée aussi des opportunités sur un marché où s’ouvrent de nouveaux espaces.

Dans quels domaines un cabinet d’avocats doit-il investir aujourd’hui pour se donner toutes les chances pendant et à l’issue de cette période difficile ? Plusieurs domaines doivent être considérés : l’adaptation des moyens de la production (revue des processus, usage des locaux à l’aune du télétravail…), l’organisation de la R&D (pour répondre aux problématiques de plus en plus complexes des clients), le marketing client (identification des besoins et ciblage, professionnalisation des ressources…), la politique de prix (en différenciant les prestations de création de celles de production) et la formation (acquisition de compétences techniques ou sectorielles en réponse aux évolutions du marché). Sans oublier la communication, pour renouer la relation avec ses clients en travaillant sa marque et en questionnant son discours de façon à adapter ses messages aux nouvelles attentes de sens et d’utilité sociale.

Hiérarchiser et planifier 

Ces investissements sont essentiels pour rebondir. Mais il va sans dire que, pour les acteurs juridiques, investir aujourd’hui alors que la situation financière du cabinet est sans nul doute bien plus délicate qu’avant la crise est une perspective et une équation compliquées. C’est pourquoi il convient de catégoriser et hiérarchiser les investissements, en distinguant notamment ceux qui impliquent d’importants moyens financiers de ceux qui requièrent avant tout la mobilisation des ressources internes. Il faut également planifier ces investissements, qui doivent s’inscrire dans un plan tri-annuel, en identifiant ceux qui auront le plus d‘impact à court terme et ceux dont le retour ne sera perceptible qu’à plus long terme. Enfin, chacun d’entre eux devrait être géré et piloté en mode projet afin de garantir le retour sur investissement qui va permettre de rebondir.