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TYPE DE SUPPORT : ARTICLE   |   CATÉGORIE : EN BREF

AUTEUR : Patrick Bignon

DATE : 16 février 2022

Cabinets d’avocats : vers une concentration ou une poursuite de la fragmentation du marché français ?

Selon la presse spécialisée, le marché des cabinets d’avocats devrait connaître un mouvement de consolidation au Royaume-Uni dans les mois qui viennent. Ce mouvement vise plus particulièrement les cabinets britanniques situés entre le TOP 100 et le TOP 200 et qui subissent de plein fouet la concurrence des cabinets américains et des Big Four sur leur marché national.

Le marché français va-t-il connaître un mouvement similaire ?

Les éventuelles fusions entre les cabinets britanniques qui ont un bureau à Paris auront bien entendu des répercussions sur le marché français. Mais pour ce qui est des cabinets indépendants français, le marché a plutôt connu une fragmentation ces dernières années, avec la création d’un nombre impressionnant de boutiques plus ou moins spécialisées. Quant aux chiffres d’affaires du TOP 100 français, ils ont continué à progresser ces derniers temps, en dépit de la pandémie. Historiquement, et à quelques exceptions près, les rapprochements entre cabinets indépendants français ont été très limités. La plupart des discussions initiées n’ont jamais abouti, et le marché a toujours enregistré un nombre significatif de créations et de scissions de cabinets. La culture des avocats français reste très individualiste, et la France semble devoir rester un pays de TPE et de PME.

Certains facteurs pourraient néanmoins justifier de mettre la question des rapprochements à l’agenda des managements des cabinets dans les prochains mois.

D’une part, le marché a peut-être atteint un degré de fragmentation trop important.

Aujourd’hui, certaines petites structures sont trop fragiles pour absorber les chocs – crises économiques et sanitaires, crises internes et départs… –, de même que pour investir et développer leur activité. Ainsi, même si les clients ont été assez prévenants à l’égard des plus petites structures, la pandémie en a fragilisé un certain nombre.

Or, la taille constitue un sérieux atout en termes de visibilité et de crédibilité sur un marché très fragmenté.

Moins que les boutiques spécialisées, ce sont les structures multi-compétences trop petites pour maintenir leur visibilité et leur crédibilité sur le marché, qui pourraient être tentées d’opérer des rapprochements pour atteindre une taille critique, renforcer leurs expertises et disposer de davantage de moyens financiers. Qui plus est, les structures de taille plus importante ont montré par le passé une meilleure résistance aux aléas conjoncturels grâce à leur portefeuille diversifié de compétences et une meilleure répartition des risques.

D’autre part, il y a aujourd’hui sur le marché français un certain nombre de cabinets de taille moyenne qui ont besoin d’assurer la relève des associés qui ont entre 55 et 65 ans, de renouveler la génération des principaux contributeurs.

Or, il s’avère qu’un certain nombre de structures connaissent actuellement une meilleure situation économique qu’avant le début de la crise sanitaire. Pour ces dernières, c’est assurément le bon moment d’étudier attentivement l’opportunité d’un rapprochement. Dans la mesure où il toujours difficile de réussir une intégration, mieux vaut en effet tenter une fusion quand le cabinet se porte bien que lorsqu’il est trop empêtré dans d’autres difficultés pour pouvoir se consacrer pleinement à la réussite de l’opération.

Autant de bonnes raisons de mettre le sujet à l’agenda des associés afin d’étudier l’opportunité d’une croissance externe et, le cas échéant, d’identifier des cibles et aller à leur rencontre.